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Et je m'en vais...

Et je m’en vais

Le temps où on passait toute sa carrière dans la même entreprise est révolu. Arrivés au bout de notre parcours professionnel nous compterons bien dix ou vingt employeurs, certainement beaucoup plus dans la tech avec les missions. A chaque changement, c’est une nouvelle aventure qui commence mais on parle peu de la façon dont se passe la rupture. Sur ce sujet, une mélodie s’est incrustée dans ma tête. Ça dit :

🎵 𝘊𝘰𝘮𝘱𝘢𝘨𝘯𝘰𝘯𝘴 𝘥𝘦𝘴 𝘮𝘢𝘶𝘷𝘢𝘪𝘴 𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴, 𝘫𝘦 𝘷𝘰𝘶𝘴 𝘴𝘰𝘶𝘩𝘢𝘪𝘵𝘦 𝘶𝘯𝘦 𝘣𝘰𝘯𝘯𝘦 𝘯𝘶𝘪𝘵. (*)

C’est une chanson de Jacques Prévert que le groupe 𝐅𝐞𝐮! 𝐂𝐡𝐚𝐭𝐭𝐞𝐫𝐭𝐨𝐧 a remis au gout du jour et c’est l’histoire d’une rupture professionnelle. Au milieu des années 1930, Prévert avait rejoint le groupe « Octobre » qui faisait du théâtre d’agitprop. Ils jouaient dans les usines, pour les ouvriers, des pièces qu’ils avaient écrites eux-mêmes. La chanson raconte le départ de Prévert sur fond de désaccord artistique et de désenchantement. La version originale, que Montand et Reggiani avaient interprétée, était un peu tristouille. Celle-ci adopte un ton rigolard et optimiste qui colle mieux avec le texte et avec notre époque. Elle a tout ce qu’il faut pour devenir l’hymne de la rupture de contrat, le «Happy birthday to you » des pots de départ. Si le fond est désabusé, il reste que les « compagnons des mauvais jours » du groupe Octobre ne se sont pas quittés pour toujours. Ils se retrouveront en de multiples occasions, au cinéma notamment, pour réaliser ensemble certains des plus grands films de l’après-guerre.

(*) Vous trouverez facilement le morceau sur YouTube